jeudi 21 janvier 2010

Dame de coeur(s)


Il sera ici question du trafic de cœurs. Pas d'un sordide négoce clandestin d'organes. Pas le muscle creux qui bat dans la poitrine, mais le fromage. Beaucoup d'entre vous le connaissent sans doute.
J'aime le cœur de Neufchâtel. C'est par chauvinisme. Un chauvinisme de horsaine pour qui tout ce qui vient de la terre aimée est sacré.
Je le préfère fondant. Il est aussi excellent chaud, en tarte, sur une pâte levée, relevé d'une pincée de muscade.
Si la plupart des magasins d'alimentation - dans ma région du moins - en proposent, les meilleurs s'achètent en Normandie. Ils sont l'objet des soins de petits producteurs. Le doux manteau blanc velouté est le produit de mains amoureuses et soucieuses du travail bien fait. Où que je me les procure, je me précipite toujours sur l'étiquette pour entendre chanter les noms du pays de Bray. Illois, qui se trouve sur ma route, Mesnières-en-Bray, mais aussi Buchy... Que des lieux connus qui me parlent de ce "chez moi" qui me semble parfois si lointain...
Autour de moi, les gens savent que j'aime la Normandie. Eux aiment le fromage. Alors, chaque fois que je vais "là-bas", j'en rapporte une cargaison. Au retour la distribution a lieu. Il y en a un pour la dame qui vient non seulement nourrir mes chats, mais leur parler et les caresser lorsque je suis au loin. Pour le garagiste, pour l'amadouer et lui faire oublier mes dettes le remercier de changer une ampoule ou de vérifier les niveaux de la Tine gracieusement.
Tout le monde s'extasie et se régale.
Face à ce succès, j'envisage de me lancer dans un trafic à grande échelle. Je passerai le permis poids lourd et rapporterai des chargements du précieux butin au nez et à la barbe des gabelous. Je fourguerai des cœurs sous le manteau. Les amateurs se les arracheront à prix d'or. Au bout de quelques mois de ce commerce aussi lucratif qu'illicite, je pourrai m'offrir une Excalibur ou une Porsche Cayman, voire une Twingo. Ce sera le bonheur !
Quant à moi, qui suis une petite maligne, je me réserve la bonde, qui ne se trouve que dans son terroir, chez les fromagers de Dieppe ou de Rouen. C'est la version cylindrique du neufchâtel. C'est encore meilleur. Ça "goûte" la Normandie éternelle, celle qui réside à jamais dans mon âme.
Comment ça, passer le permis 40 tonnes ??
Bon week-end !


mardi 5 janvier 2010

Considérations relativistes

Le temps passe vite en Normandie. Trop vite. Tellement vite qu'un jour je serai rentrée avant d'être partie. J'ai d'ailleurs constaté d'étranges distorsions de l'espace-temps sur mon itinéraire. Ça commence sur ma petite route. A un endroit, un panneau indique "Dieppe 20" et un autre, quelques kilomètres plus loin, "Dieppe 23". C'est bien là la preuve que la configuration géographique et géologique a une forte incidence sur les distances, qui se dilatent ou se contractent dans une mesure inversement proportionnelle au temps écoulé. Vous serez d'accord avec moi, cette expérience vérifie la théorie de la relativité générale. La Normandie est relativiste !
Tout ça ne me dit pas où se sont évaporées les quarante-huit heures que j'ai passées à Dieppe et Rouen. Tout d'un coup elles se sont retrouvées derrière moi, hop, disparues le temps d'un claquement de doigts. Le même phénomène se reproduit à chaque séjour. Vous m'avouerez que c'est bizarre.
Le trajet, trop long, trop court, répond lui aussi à une singulière perception du temps. L'arrêt-café réglementaire sur mon aire a eu lieu. Cependant je n'ai pas osé m'aventurer trop loin, car le fond de l'aire effraie. Les brebis de Douvrend étaient au bercail, à ma grande déception. A moins qu'elles n'aient échappé à mon microscope électronique. Mais j'ai pu saluer le mouton de Fréauville, fidèle au poste, lui !
Les quarante derniers kilomètres suscitent toujours la même excitation, les mêmes sensations. La saveur de la Normandie est désormais sensible. Elle m'environne. L'Eaulne, les vergers, les colombages... Je crois être préparée et je suis toujours surprise, saisie par un même sentiment. Je n'ai jamais quitté ce pays. J'y reviens. Je me retrouve.
Ce que j'aime aussi, dans la Normandie, ce sont la fébrilité des préparatifs, la route, l'attente.

Le meilleur moment, en amour, c'est quand on monte l'escalier.

vendredi 1 janvier 2010

Voeux lus et voeux velus


 
A vous tous, chers lecteurs dont la fidélité m'encourage à poursuivre ce blog, j'adresse mes vœux de bonne et heureuse année.
Que 2010 compose pour vous et ceux qui vous sont chers un bouquet de fleurs précieuses nommées joie, santé, sérénité, projets réalisés et rêves fraîchement éclos. Sans oublier vos compagnons à quatre pattes.
Le Père Noël est passé avec un peu de retard mais le fond de sa hotte n'était pas tout  fait dégarni (voir photo)...
Et, last but not least, j'ai en ce tout début d'année eu l'immense plaisir de rencontrer Maman Mule, blogueuse talentueuse et accueillante qui sait nous faire partager ses coups de cœur et nous comble de si belles images.
Je vous reparlerai de mon périple en Normandie.
Bisous à toutes et tous !