dimanche 18 avril 2010

Petit Roi


Voici Vigo, premier du nom et dernier venu. Un concentré de beauté, de tendresse et de dynamisme enrobé d'une touchante aura.
Je passerai sous silence les conditions navrantes de son adoption. Disons que la bassesse humaine s'est encore illustrée. Mais elle a permis à ce chaton abandonné d'arriver chez moi. C'était en octobre dernier. Frimousse adorable, regard franc... Il était irrésistible. 
Le nouveau venu s'est rapidement intégré à la famille chat et a gagné encore plus vite les cœurs humains. Il a pris le nom de Vigo. Comme Viggo Mortensen, mais avec un seul "g", pour ne pas risquer de confondre le minet et l'acteur.
Vigo a gardé des séquelles de son abandon et, peut-être, d'une séparation précoce d'avec sa mère. En témoignent ses puissantes vocalises lors du remplissage des gamelles, comme s'il craignait d'être oublié ou spolié. Il a sans doute connu des privations au cours de sa jeune vie.
Comme mes autres chats, il a hérité d'un tas de surnoms : Vig, Vig-Vig, Vigounet, Vigus, Vigulus. Précisément Vigulus de Régulus. Régulus. Je cherche sur Wikipédia. Le nom de cette étoile, la plus brillante de la constellation du Lion, signifie "petit roi". Et ça lui va comme un gant.
Encore un heureux hasard.

dimanche 11 avril 2010

Amour, délice et Orque


Je l'ai reconnu immédiatement. Il m'attendait dans l'allée principale de la F**C de Lille, sur le point de me détailler en rondelles. Agressif et hideux. Figure familière de la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson et née de l'imagination de Tolkien, il était prêt au combat, harnaché de cuir et d'acier.
J'ai trouvé la statue bien faite, similaire aux créatures qui évoluent dans la superproduction du cinéaste néo-zélandais.


Dans le livre comme dans les films, les Orques se rendent détestables. Ils sont bêtes, sales et méchants. Obtus, querelleurs et, à l'occasion, cannibales. Et sans pitié. Tout pour plaire. Leurs phalanges hétéroclites et dociles donnent beaucoup de fil à retordre à la Communauté de l'Anneau et à ses alliés.  Pourtant je soupçonne chez leur géniteur un  secret élan de compassion envers eux et leur destin fixé d'avance.
Ce sont les mal-aimés. Victimes, finalement, de la perversité de leurs employeurs, qui ne voient en eux que de la chair à canon. Ils sont un nombre incalculable à se faire trucider. Pauvres créatures issues d'hybridations douteuses et dressées pour tuer tout ce qui se dresse devant les ambitions de leurs démiurges, main-d'œuvre inépuisable, ils sont des marionnettes entre les mains de Sauron et de Saroumane. Ce qui ne fait pas d'eux des êtres foncièrement mauvais -accordons-leur le bénéfice du doute - mais des instruments. Ils n'ont pas même l'idée de se rebeller contre leur maître, pour qui leur vie n'est rien.
Ce n'est pas qu'ils me soient sympathiques, loin de là, mais chez Tolkien le manichéisme n'est pas de mise.
A Lille cet après-midi-là, la promotion de la version blu-ray du Seigneur des Anneaux, fraîchement sortie, battait son plein. L'Orque que j'ai vu, sabre au clair, semblait se demander ce qu'il faisait là. Il avait mission de rabattre le chaland. Encore un rôle imposé et non choisi.
Quand ils ne servent pas les intentions militaires, ils appuient à leur corps défendant les manœuvres commerciales de quelque major company hollywoodienne.
Pauvres Orques !